Les maladies du pigeon


Comme nous le savons tous, un élevage de pigeons doit passer par une prophylaxie exemplaire, afin de  maintenir nos protégés en forme pour leur assurer une bonne santé et productivité.

                              ATTENTION, TROP D'ABUS AVEC LES MEDICAMENTS PEUT ETRE NOCIF 

                                                 L'YGIENE DU PIGEONNIER EST IMPERATIF


SIGNES RESPIRATOIRES


Coryza sec : éternuements (le soir quand les pigeons sont calmes), mouvements du bec, râles, volées courtes et basses. Arrivée sur le toit ailes écartées, bec ouvert aprés la volée.

Coryza humide : Signes identiques associés à des larmoiement, décoloration de l'oeil, jetage nasal, pus sec sous le bec et dans les narines :

- Coryza

 

Eternuements, larmoiements, mouvements du bec, gorge rouge avec des glaires, points blancs sur le voile du palais, abcés adhérent dans la gorge, (" Muguet "), boule dure dans la jabot, râles.
Fientes vertes, molles. Au plateau, diarrhée et amaigrissement suivis de mortalité.

- Trichomonose

 

Gros cou, consistance de chambre à air, ne se dégonfle pas lors d'une pression modérée. Le pigeon reste en forme et, s'il peut manger, ne maigrit pas. Guérison en 2 à 3 semaines.

- Déchirure d'un sac aérien

 

Gros jabot, rempli de liquide ou de gaz. Le jabot se vide par pression du jabot. L'état général peut être trés affecté, amaigrissement.

Indigestion du jabot (ingluvite) : 
-Trichomonose
- Candidose
- Néphrite
- Carence en électrolytes

 

Respiration rapide, ventre gonflé
Masse abdominale anormale : 
- Hypertrophie du foie
- Abcès
- Ascite (accumulation de liquide)
- Oeuf coincé dans les voies génitales

 

Respiration rapide, le pigeon est long à reprendre des forces
- Aspergillose


SIGNES DIGESTIFS


Diarrhée en "bouse" intermittente ou continuelle

Nids sales, mauvaise croissance et mortalité au plateau (crise du 10é jour). Déviation du bréchet, des pattes sur les jeunes au nid (rachitisme)
Amaigrissement et parfois mortalité de jeunes sevrés. 
Pigeons ébouriffés. 
Mauvais résultats en concours.
Coryza récurrent malgré les traitements

- Coccidiose

 

Diarrhée aqueuse verte, amaigrissement chez les éleveurs, mortalité des nouveaux nés jabot vide.
Amaigrissement extrême de jeunes sevrés, incapacité de voler (par faiblesse), anémie (gorges blanches).
Baisse voire absence de ponte. Pigeons ébouriffés, l'appétit est conservé en début de maladie, surtout pour les petites graines, alors que le pigeon est déjà amaigri, puis anorexie complète en fin d'évolution et mort de pigeons toujours très maigres, même chez les adultes (" le sec").
Mauvais résultats en concours.

- Vers Capillaria

 

Diarrhée intense verdâtre et d'apparition brutale sur de très nombreux pigeons quel que soit l'âge, soif intense.
Signes nerveux: paralysies des pattes, des ailes, torticolis, cécité (les pigeons picorent à côté des graines). Mortalité brutale de pigeons de tous âges. Mortalité de la plupart des jeunes présents dans les plateaux. Les torticolis peuvent apparaître 10 jours après le début de la diarrhée.

- Maladie de Newcastle

 

Diarrhée importante et vomissements d'apparition brutale. Essentiellement sur des pigeons de l'année. Parfois, les pigeons restent en forme, parfois quelques pigeons sont ébouriffés. Les mortalités surviennent en 1 à 2 jours mais sont inconstantes

- Adénovirose

 

Diarrhée intermittente, vomissements, fientes très petites, noires ou contenant du sang. 
Mauvais état général, appétit augmenté chez les sujets peu infestés, gros ventre. 
Eleveurs très maigres alors que leurs jeunes au nid ont une croissance normale. 
Parfois mortalité brutale de pigeons non amaigris.

- Vers Ascaridia

 

Présence d'un ruban sortant de l'anus.

- Ténia


Diarrhée qui peut s'étendre rapidement à de nombreux pigeons (confusion possible avec les diarrhées virales).
Troubles de la reproduction (pontes laborieuses, mortalité en coquille, mortalité brutale au plateau). 
Arthrites (mal d'aile, boiterie intermittente), pattes tordues au plateau. 
Torticolis, paralysies. 
Plumes de sang
Coryza. 
Pigeons en boule, amaigrissement, mort d'adultes (plutôt des femelles)

- Salmonellose

 



PARALYSIES, TROUBLES NERVEUX, TROUBLES DU COMPORTEMENT

 

Troubles nerveux, perte d'équilibre, vol en " marche arrière ", des pigeons picorent à côté des graines.

Diarrhée, mortalité de nombreux pigeon, de tous les jeunes présents dans les nids.
Chronologie de la maladie : quelques mortalités sans signes précurseurs. Quelques jours plus tard apparaît une diarrhée explosive sur de très nombreux pigeons. 10 à 15 jours plus tard apparaissent les premiers torticolis.

- Maladie de Newcastle

 

Torticolis, aile pendante.
Arthrite de l'aile (articulation de l'épaule ou du coude enflée = " mal d'aile "), boiterie intermittente avec une articulation enflée ou non
Pigeons aveugles avec un oeil blanc (uvéite). 
Diarrhée
Mort en coquille, au plateau, jabot plein au baguage (10-12 jours)
Absence de ponte, ponte longues à se déclencher, coquilles granuleuses. 
Mortalité de pigeons adultes légèrement amaigris, plumes de sang. Les femelles sont plus souvent malades que les mâles.

- Salmonellose

 

Surconsommation de grit ou de substances non comestibles (mousse des toits, salpêtre,...). Gaspillage des graines. Les pigeons "vont au champ". 
Jeunes non gavés ou avec beaucoup d'eau dans le jabot. 
Paralysie brutale des pattes réversible en quelques heures. 
Fientes très liquides
Mortalité brutale d'éleveurs non maigres vers le sevarge

- Carences diverses et particulièrement en Sodium

 

Ebriété, pertes d'équilibre, mortalité, quelques pigeons sont atteints (souvent des éleveurs), par temps chaud. Guérison dans les 4 jours suivant l'arrêt du traitement au dimétridazole

- Intoxication par le DMZ

 

Paralysie brutale de femelle juste après la ponte du premier oeuf.

- Inflammation des nerfs "sciatique" par le passage de l'oeuf dans les voies génitales

 

Paralysie, amaigrissement après accouplement (avant la ponte).

- Infection des voies génitales, salmonellose.

 

Paralysie brutale de quelques pigeons. Guérison en 1 à 2 jours.

- Crampe par carence en électrolytes.

 

Pigeons " nerveux ", tapent des pattes surtout la nuit, abandon des nids, casse d'oeufs.
Mortalité de pigeonneaux au nid très pâles, jabot plein.

- Poux rouge = Dermanyssus

 



ANOMALIES DE LA PEAU ET DU PLUMAGE


Pertes de plumes au niveau du jabot et parfois extension aux ailes, et derrière la nuque. Rarement extension au reste du corps

Peau irritée (signe inconstant)

- Gale déplumante

 

Plumes décolorées et abîmées , pertes de toutes les plumes de pigeons de 10 -15 jours :

- Intoxication par certains anti cocciciens et vermifuges (Panacur)
- Séquelles de la maladie de Newcastle


Trous en " piqures de machine à coudre " le long de l'axe des rémiges , plumes tectrices frisottées.
Extrémité des rémiges comme coupée avec une paire de ciseaux.
Perte de plumes au niveau du jabot avec plumes cassées à 1 mm de la peau.

- Acariens Falculifer

 

Boiterie, " verrues plantaires ", crevasses, saignement de la plante du pied, articulation enflée

- Ulcération plantaire

 

Présence de poux sur les rémiges, poux longs (1,5 cm) filiformes (lipeures). Poux plus trapus de 2 mm à la base des tectrices (Goniocotes). Les pigeons tapent des pattes.

- Anémie si Goniocotes et surtout si Dermanyssus (Poux rouges). 
- Lipeures peu nocifs.

 

Grosseur noirâtre, taille d'une bille sur la peau Souvent sur le dos de l'aile ou peau du ventre

- Staphylococcie cutanée associée à un virus variant de la variole

 

Poquettes : grosseurs de la taille d'un grain de blé ou maïs sur les paupières, les morilles
Diphtérie Complications d'abcès du bec, des oreilles Muguet en plaques dans la gorge
Lésions de poquettes également sur l'anus plus rarement des pattes

Variole


TROUBLES DE LA FECONDITE


Mortalités en coquille, pontes pénibles oeufs sans coquilles ou à coquille granuleuse, oeufs clairs, mortalités à l'éclosion. Mortalités brutales de jeunes de 10-12 jours jabots pleins :

 

- Salmonellose
- Microbes divers : chlamydiose, colibacilles, staphylocoques, mycoplasmes,…
- Aspergillose
- Circovirose

 

Mauvais élevage avec peu de pontes, de nombreux oeufs clairs (mais pas de mort en coquille).
Mauvaise croissance au nid sans diarrhée ni amaigrissement. Déviation du bréchet. 
Adultes en bon état :

- Carences alimentaires

 

Faiblesse ou absence de ponte sur de nombreux couples, œufs clairs. 
Mauvaise croissance des jeunes. Jeunes éclos non gavés :

- Vers capillaria,
- Carences alimentaires

 

Mauvais élevage avec pontes et éclosions correctes mais nombreux jeunes chétifs à 20-30 jours. Mortalité de jeunes sevrés. Résurgences de maladies diverses qui étaient bien maîtrisées auparavant (Coccidiose, trichomonose, vers , coryza ….) :

- Circovirose

 

Faiblesse ou absence de ponte sur de nombreux couples. Mâles peu " ardents " qui roucoulent peu:

- Saison en jours décroissants
- Absence de lumière
- Carences diverses

 

Absence de ponte, amaigrissement des femelles avant la ponte (après accouplement) :

- Infection des voies génitales : salmonellose, colibacillose

 

Absence de ponte de quelques pigeons, sans amaigrissement :

- S'agit-il bien d'une femelle?
- Femelle trop âgée (plus de 8-10 ans)
- Troubles hormonaux

 

Œufs cassés :

- Revoir dimension des nids (nids trop grands), la conception des cases pour éviter les bagarres entre mâles.
- Poux rouges, nervosité par carence en électrolytes
- Infection des œufs : salmonellose, aspergillose, colibacillose... (casse en fin d'incubation)

 


MORTALITE BRUTALE


Mortalité au nid, vers 10-15 jours jabot plein.

Mortalité d'adultes, souvent des femelles, maigres ou non.
Mortalité en coquille, boiteries, boule à l'aile

- Salmonellose

 

Mortalité de pigeons de tous âges
Diarrhée très abondante, sur de nombreux pigeons, signes nerveux

- Maladie de Newcastle

 

Mortalité de pigeons adultes

- Hépatite à adénovirose
- Choléra
- Streptococcie

 

Hécatombe de très nombreux pigeons d'un colombier sur une nuit. Peu de lésions apparentes. Sur quelques pigeons, présence de trace de crocs de 1 mm au niveau du cou.

- Attaque par un mustélidé (fouine, vison,…)

 

Disparition régulière de pigeons plusieurs nuit durant sans aucune trace. Parfois, présence d'un cadavre éventré dans le colombier ou dans le jardin.

- Attaque par un chat.

 

Mortalité d'adultes non maigres, élevant des jeunes prêts à être sevrés et ayant eu une bonne croissance. Couples ayant eu une bonne productivité (pigeons de chair).
Fientes des adultes et des jeunes au nids très liquides mais jeunes ayant l'air en pleine forme.
Les pigeons vont au champ ou ne décollent pas du toit
Refus de voler autour des colombiers; mauvais résultats inexpliqués en concours.

- Carence en électrolytes


TRICHOMONOSE


La trichomonose est responsable d'inflammation de la gorge (rouge, glaires, points blancs, abcès 

Abcès à Trichomonas palpable sous la mandibule

incrusté dans la muqueuse qui saigne si on essaie de l'enlever), de diarrhée souvent verte, d'abcès internes (foie, cœur)sur des pigeonneaux. Elle provoque des amaigrissements et la mort de jeunes au nid vers 10-15 jours. Les nids sont sales. Les pigeons de tous âge ont du coryza. Parfois, la gorge est tellement obstruée par les dépôts purulents que le pigeon ne peut plus avaler de nourriture. Elle est responsable de volées courtes. Elle

Abcès de l'oreille

 est une cause majeure de mauvaises performances en concours et elle est très souvent co-responsable, avec d'autres agents infectieux, du coryza.

Chance à Trichomonas

L'agent responsable est un parasite unicellulaire, visible au microscope : Trichomonas columbae. Ce parasite est très souvent présent dans la gorge et le jabot des pigeons. Lors du nourrissage, les jeunes qui sont très sensibles à la maladie se contaminent aisément. Même si le parasite résiste très peu de temps dans l'environnement, l'eau de boisson est un vecteur de contamination quand tous les pigeons viennent boire ensemble après avoir mangé. De toutes petites quantités de parasites présents dans la gorge ne semblent pas nuire à la santé et entretiennent même une relative immunité. Celle-ci peut cependant être annihilée par certaines souches de Trichomonas particulièrement virulentes (des pigeons adultes peuvent même en mourir) ou lors de 

Abcès du foie

défaillance du système immunitaire (en particulier lors de carences en certaines vitamines - vitamine A tout particulièrement - ou lors de l'évolution de maladies virales telle le circovirus).

La trichomonose se soigne facilement avec les médicaments spécifiques: ronidazole, dimétridazole, carnidazole. Lors de simple contre performance en concours, les bons résultats reviennent dans la semaine qui suit la fin du traitement. Les abcès de la gorge tombent en 8 à 15 jours.

Pour prévenir l'apparition de la maladie sur les jeunes au nid, les reproducteurs sont traités avant les éclosions (sur couvaison par exemple). Mais, les traitements sont voués à l'échec ou tout au moins doivent être renouvelés très souvent, si le colombier est mal aéré ou si la densité de pigeons est trop importante (il faut la limiter à 2 pigeons par m3). Une couverture vitaminique VITAMUE, VITALORNIS doit être apportée en permanence. La désinfection de l'eau de boisson en continu (chlore, eau de javel, comprimés désinfectants, vétédine...) est également d'un grand intérêt.


Le Coryza



Le Coryza est une maladie extrêmement fréquente chez le pigeon. Elle est une des causes majeures de mauvaises performances en concours chez les voyageurs. En fait, cette maladie est provoquée par des causes très variées. Malheureusement, la forme que prend le coryza, humide ou sec, ne nous renseigne pas sur l'origine de la maladie. Le coryza humide est caractérisé par un écoulement des yeux (souvent un seul) ou des narines, des glaires dans la gorge, une pellicule de pus desséché qui tapisse le palais, la commissure du bec ou qui obstrue les narines. Le coryza sec se manifeste par des éternuements, des démangeaisons au niveau des morilles (le pigeon se gratte la tête), des râles, une respiration bec ouvert en particulier juste après la volée, ou, simplement par de mauvaises performances en concours.

 

L'origine du coryza est à rechercher dans des agents infectieux mais aussi dans les conditions de logement des pigeons.
Parmi les agents infectieux, il y a des virus (Herpès virus, circovirus et accessoirement virus de la maladie de Newcastle ou de la variole, des bactéries (staphylocoques, colibacilles, salmonelles de la paratyphose, mycoplasmes, chlamydies de l'ornithose, pasteurelles, ...), des parasites (Trichomonas et, indirectement, les parasites intestinaux (coccidiose, vers).
Parmi les facteurs environnementaux, l'aération et la présence de poussières sont déterminant. La chaleur accentue les signes. Quand le coryza guérit difficilement ou quand il rechute rapidement après un traitement, il faut toujours en rechercher les causes dans l'environnement des pigeons. Parmi celles-ci, l'insuffisance d'aération est de loin la cause la plus fréquente. Il est difficile d'obtenir une ventilation optimale des colombiers en période de forte chaleur. Il faut des entrées d'air sur les parois verticales et des sorties sur les points les plus hauts des installations ou mieux, tout le long de la paroi opposée aux fenêtres, spoutnik. Le faux plafond coulissant est généralement mal conçu et ne permet pas une ventilation au niveau des planchettes ou des cases, là où se trouvent les pigeons. Il peut (doit) donc être enlevé. Vous pouvez soulever les tôles d'environ 10 cm par rapport au haut du mur. S'il s'agit de tuiles, plusieurs rangées de tuiles peuvent être soulevées sur toute leur longueur à l'aide de bouchons ou de taquets. On peut installer une extraction d'air (VMC) qui assure un renouvellement de 6 mpar kg de pigeon et par heure. Les fenêtres sont laissées ouvertes la nuit (mais attention aux chats et autres "nuisibles"). Comme l'écrit le Dr JP Stosskopf, "en toutes saisons, quelles que soient la force et la vitesse du vent, la température, l'hygrométrie, une fumée (cigarette par exemple) doit être éliminée immédiatement et régulièrement par le toit. Ceci sous peine de récidives systématiques en pleine saison sportive. Toute poussière (blanc de colombier, entre autres) est néfaste. Toute odeur forte (ammoniac, crésyl, phénol,... est également à prohiber ". Les couvre-sol ne sont utiles que pour limiter le parasitisme intestinal, surtout s'ils sont recouverts d'un caillebotis. Ils n'ont pas d'intérêt dans la lutte contre le coryza. Par contre, si le couvre sol provoque une mise en suspension de poussières dans l'air dès que le moindre pigeon vole, il est très néfaste.


                          

La coccidiose

La coccidiose est une maladie provoquée par un parasite unicellulaire intestinal. Elle est responsable de d'amaigrissements, de diarrhée (nids sales) et de morts au plateau de pigeonneaux maigres dont le 



jabot est vide (crise des 10-15 jours). Après sevrage, elle provoque des diarrhées, des déviations du bréchet, les pigeons adultes sont un peu légers,  les résultats en concours sont médiocres. Si la mortalité est fréquente pour les jeunes au nid, elle est rare sur les jeunes sevrés et exceptionnelle sur des adultes. Le parasitisme favorise l'installation d'un coryza chronique répondant mal aux traitements classiques du coryza.

Les coccidies sont normalement présentes dans les intestins des pigeons sans qu'ils en soient nécessairement affectés. Cependant, elles ne doivent pas dépasser certaines limites car alors, elles provoquent la maladie. Les pigeons se contaminent en ingérant les oocystes (oeufs) de coccidies éliminés dans les fientes. Comme pour les oeufs de vers, les coccidies doivent subir une période de maturation d'au moins 3 jours sur le sol pour qu'elles deviennent contaminantes. (voir le cycle du parasite). La maturation est favorisée par l'humidité et une chaleur modérée.

Pour traiter la maladie, 3 classes distinctes d'anti-coccidiens sont utilisables chez les pigeons. Les sulfamides (sulfadiméthoxine) sont les plus employés. En cas de résistance à ces traitements, il est alors possible d'utiliser les dérivés du toltrazuril. Un médicament à base d'amprolium est utilisé essentiellement en élevage de pigeons de chair. Les traitements doivent être administrés toutes les 2 à 3 semaines dans un premier temps. Pour empêcher  que les pigeons ne se re contaminent, le colombier et tout le matériel d'élevage sont nettoyés à fond et désinfectés. Malheureusement,  les désinfectants classiques sont complètement inactifs contre les coccidies et les oeufs de vers. Par contre, la chaleur les détruits assez facilement. Il faut pour cela utiliser la flamme d'un chalumeau ou un pistolet à air chaud. Le sable de la volière est enlevé sur quelques cm d'épaisseur et remplacé par un sable neuf .



Après assainissement, la périodicité des traitements dépend essentiellement des conditions d'élevage des pigeons: densité au m2, humidité et de la fréquence des nettoyages. La pose d'un caillebotis est une excellente méthode de prévention de ce parasitisme. Une complémentation complète et continue en vitamines.

CANDIDOSE OU MUGUET


L'ancien nom de la candidose est le muguet.  C'est une maladie des voies digestives (gorge, jabot,...). Elle est responsable d'une inflammation de tout le tube digestif et en particulier du jabot. Elle se caractérise par des dépôts blanchâtres dans la gorge. Ces dépôts ont une consistance crémeuse. Elle est responsable d'une indigestion du jabot et de diarrhée. Mais, si la candidose est bien responsable d'indigestion du jabot (accumulation de liquide ou d'air dans la poche ingluviale), il y a bien d'autres causes qui en sont responsables (trichomonose, carence en électrolytes, néphrite,...). De nombreux colombophiles parlent de muguet dès qu'il y a des dépôts blanc-jaunâtres dans la gorge.  En fait, ces dépôts apparaissent dès que la gorge est enflammée, quelle qu'en soit la cause initiale. En particulier, ils sont un des signes du coryza. Ces dépôts ont dans ce cas une consistance différente (secs et collés au palais, à la commissure du bec,...).

L'agent responsable est une levure ( champignon ). Celle-ci vit normalement dans les intestins des volailles (30%  à 60% des oiseaux en hébergent) et chez les mammifères (dont l'homme) sans provoquer de maladie. Elle  prolifère sur les muqueuses après un stress important, l'utilisation de certains antibiotiques, des carences diverses, ou dès qu'un pigeon arrête de manger. Mais, en absence de lésions ou de signes cliniques, l'isolement au laboratoire de levure de Candida dans un jabot de pigeon ne signifie nullement que le pigeon en soit malade.






TROUBLES LOCOMOTEURS OU OSSEUX


Paralysie brutale : Il arrive que des femelles, souvent jeunes et en début de saison de ponte, aient une paralysie des pattes juste après la ponte du premier oeuf. Ces pigeons se déplacent alors à l'aide de leurs ailes et peuvent voler pourvu qu'on les aide en les lançant en l'air.à Il s'agit de plus souvent d'un accident mécanique du fait du simple passage de l'oeuf. Celui-ci provoque une inflammation des nerfs jouxtant les voies génitales. Un traitement anti inflammatoire associé à des comprimés d'ATHLETIC permet de guérir en 4-5 jours ces pigeons.

Cependant, une infection des voies génitales peut également favoriser ces paralysies. Dans ce cas, apparaissent également dans l'élevage des troubles de l'éclosion voire des mortalités au plateau.

 

Boiterie qui peut sembler guérir en quelques jours sans traitement , articulation enflée, boule à l'aile, 

Arthrite du genou

aile pendante (souvent une seule aile atteinte)
Absence de ponte, paralysie après la ponte, œuf à coquille granuleuse, mortalité en coquille ou à l'éclosion, mortalité brutale de jeunes au nid jabot plein .
Diarrhée, torticolis, mortalité d'adultes (souvent des femelles) légèrement amaigries.

- Salmonellose

 

 

Déviation du bréchet =rachitisme :

- Parasitisme intestinal : (coccidiose, vers Capillaria)
- carence alimentaire

 

 

 

 

 

Boiterie, " verrues plantaires ", crevasses, saignement de la plante du pied, articulation enflée :

- Ulcération plantaire
- Dermatite chronique

 

Déviation des pattes au plateau :

Une fracture de patte ou d'aile s'observe lors de manipulations un peu brutales. Des chats peuvent également passer sous les caillebotis et attraper les pattes de pigeons restés au sol. Des jeunes dans les nids présentent des fractures spontanées quand ils souffrent de rachitisme. L'os se ressoude alors très facilement et très rapidement. Mais, sans intervention correctrice, la patte est déviée à angle droit. Lors d'arthrite microbienne, le pigeonneau met sa patte à l'équerre pour soulager la douleur. Si le traitement est un peu tardif (mais, à cet âge, tout va très vite !), l'angulation anormale devient irréversible

Déviation des pattes au plateau

- Fracture



CARENCES DIVERSES

 

CARENCE EN ELECTROLYTES : 
Chimiquement, les électrolytes sont des sustances qui ont la propriété de conduire le courant électrique. L'acide sulfurique des batteries au plomb de nos voitures est un électrolyte. Ces substances, en solution, sont présentes sous forme d'ions positifs (Cations) à qui il manque des électrons ou sous forme d'ion négatifs (Anions) qui ont des électrons supplémentaires.

Les électolytes sont présents dans tous les organismes végétaux et animaux et leur équilibre est essentiel pour le bon fonctionnement de TOUTES les cellules. Les principaux ions des organismes animaux sont le sodium (Na+), le potassium (K+), le chlorure (Cl-) et le bicarbonate (HCO3-). Parmi ceux ci, le sodium a une importance toute particulière.

Chez la plupart des volailles, les besoins en sodium sont de l'ordre de 150 mg pour 100 g de graines. Or, la teneur en sodium du blé, du maïs, des pois varie de 10 à 50 mg de sodium pour 100 g. On voit donc que, en l'absence d'une complémentation minérale adaptée, la carence en sodium est "obligatoire". De fait, les carences sont fréquentes, en particulier, lors de l’élevage des jeunes et lors de diarrhée, périodes au cours desquelles les besoins en électrolytes augmentent. Par contre, les autres électrolytes (Cl-, K+) se trouvent en abondance dans les graines ou sont (HCO3-) fabriqués par l'organisme.

Lors d'un manque de sodium, les pigeons ont un comportement alimentaire perturbé. Il peuvent alors avoir une "fringale" de grit, sel, engrais, lichens,... avec risque majeur d'intoxication. Ils picorent le sol, le sable et les fientes qui s’y trouvent mêlées avec aggravation du risque parasitaire. Parfois, les pigeons se reportent sur l'eau avec une consommation doublée voire triplée. Bien entendu, les fientes sont alors très liquides (tortillon au milieu d'une flaque).

La carence en sodium se traduit par une perte d'appétit pour les graines (avec gaspillage de certaines graines), et, à l'insevrse, par une consommation accrue de grit, bloc, pierre rouge,.... de l'amaigrissement, une baisse de poids des pigeons au sevrage, des troubles de la reproduction, un refus de nourrir les jeunes par absence de lait de jabot et parfois par la mort brutale de pigeons adultes par arrêt cardiaque (cas de pigeons en train d'élever des jeunes de 12 à 20 jours). Sur les pigeons voyageurs, le seul signe observé est parfois une baisse de performance lors des concours ou une perte anormale de pigeons pourtant aguerris.

Si les graines sont peu pourvues en sodium, il est néanmoins trés facile d'en apporter sous forme de biacrbonate de soude (NaHCO3) qui contient 27% de sodium ou, tout simplement, en donnant du sel de cuisine (NaCl) qui contient 39% de sodium. Les pigeons doivent pouvoir disposer de sel en permanence. Les "bloc-sel", malgrè leur nom, sont souvent peu pourvus en sel (2 à 4 % ): ils ne conviennent pas pour corriger une carence. Le grit ou les coquilles d'huîtres broyées sont salés à raison de 1 à 2 cuillères à soupe de gros sel par kg. Mais, pour « recharger » rapidement les pigeons en électrolytes, l'eau peut être salée à raison d'une cuillère à café par litre pendant 1 semaine (attention néanmoins au surdosage). Il est dangereux de laisser le sel en libre service quand la carence n'est pas corrigée car les pigeons se précipitent sur la source de sel. Il provoque alors de l'oedème cérébral, de l'oedème musculaire (les pigeonneaux qui étaient bien dodus "rendent" beaucoup d'eau à la cuisson et la viande est insipide), un blocage rénal,... les pigeons peuvent en mourir. Mais, quand la carence est corrigée, et seulement alors, vous pouvez laisser le sel à libre disposition des pigeons dans une petite mangeoire.

Remarque : Si certains minéraux tels le calcium, le phosphore,... ou certaines vitamines peuvent être stockés dans l'organisme, il n'en est pas de même pour les électrolytes. Ainsi, un manque d'apport important en sodium dans l'alimentation se traduit rapidement (en moins de 5 jours) par des signes cliniques. A l'inverse, la "recharge" est trés rapidement suivie d'effets.

 

Une CARENCE en PROTEINES
s'installe quand les pigeons sont nourris uniquement avec des céréales. Les adultes ne développent aucun signe. Par contre, la croissance des jeunes est fortement ralentie. Les carences en autres éléments (vitamines, oligo éléments, minéraux,...) ne se traduisent pas par des signes univoques. On peut observer de mauvaises croissances, des défauts de ponte, un plumage terne, des úufs clairs, de mauvais résultats en concours. C'est l'étude de tous les constituants de la ration et le calcul des apports respectifs des divers nutriments qui permettent de détecter ces carences. Les signes observés sur les pigeons ne font que confirmer ce qu'indique ce calcul.

 

Les VITAMINES et les OLIGO -ELEMENTS
sont indispensables à la vie. Une carence se traduit par des signes non spécifiques dont les plus faciles à observer sont une mauvaise croissance des jeunes. Mais, bien d’autres effets sont possibles en particulier une sensibilité accrue aux maladies et un taux anormalement élevé d’œufs clairs. Les pigeons, comme tous les animaux, en ont besoin très régulièrement. Les apports par les graines sont largement insuffisants pour couvrir les besoins. Il faut donc en apporter par divers moyens dans la ration. Les « bloc-sel » et autre pierre à picorer n’en contiennent généralement pas.  Les poudres roses laissées à disposition sont un moyen. Malheureusement, la consommation des poudres, hors période d’élevage, est très faible. Il faut donc apporter des vitamines dans l’eau de boisson ou en saupoudrage des graines. Un apport de 1 à 2 jours par semaine dans l’eau ou en permanence dans les graines, sont des rythmes qui conviennent pour couvrir ces besoins


LA GALE

 

La gale déplumante et la pseudo gale du pigeon sont provoquées par des parasites externes.Ces 2 maladies sont lentement contagieuses et s'étendent "en tâche d'huile" à un nombre de plus en plus grand de pigeons, sur 2 ou 3 années.

La gale vraie est due à un acarien spécifique au pigeon. Il est responsable d'une perte de plume au niveau du jabot qui peut s'étendre derrière la nuque et le dessus des ailes. Le parasite vit dans la peau et provoque des démangeaisons. Les plumes tombent complètement.

 


 

 

 

 

 

La pseudo gale est due à l'acarien Falculifer qui provoque des cassures des plumes tectrices à 1 ou 2 mm de la peau. Le parasite vit sur les plumes, le long du rachis. Il est également responsable de lésions des rémiges dites en " piqure de machine à coudre ". La maladie apparaît principalement au printemps et en été. Elle semble disparaître en automne et en hiver. Mais, en l'absence de traitement, elle réapparaît le printemps suivant.

Les traces sur les rémiges dites "en piqure de machine à coudre " sont provoquées par un parasite externe l'acarien Falculifer rostratus. Ce parasite est également responsable de coupure des barbules comme avec une paire deciseaux. Parfois, il colonise également les plumes tectrices qui se déforment (elles frisottent ou elles cassent); c'est la pseudo gale. Bien entendu, les plumes abîmées ne peuvent se régénérer. Il faut attendre la mue suivante pour observer une amélioration.

Ce sont des maladies fréquentes dont il est parfois difficile de se débarrasser et ce, d'autant plus que les pigeons se recontaminent dans les paniers de concours, d'exposition. Même dans sa localisation externe, le parasite, visible le long du rachis de la plume, est difficile à éliminer. De plus, une partie du cycle de ce parasite se déroule à l'intérieur du pigeon en particulier en saison froide.

Les traitements, pour être efficaces, doivent être renouvelés tous les 15 jours. Des traitements à base d'avermectine sont utilisés sous diverses formes (injectable, orale, per cutanée). Ce traitement suffit pour guérir la gale. Pour soigner la pseudo gale, et l'acariose des rémiges il doit être associé à la pulvérisation d'un spray acaricide. Quelques jours après le traitement des pigeons, le colombier est pulvérisé entièrement à l'aide d'un insecticide. De plus, pour couper le cycle des parasites, les plumes muées doivent être ramassées très régulièrement. L'idéal est d'utiliser un aspirateur.

Les plumes cassées ne repoussent pas avant la mue d'été. Par contre, le traitement doit permettre d'éviter l'extension des zones dénudées au cours de la saison. Ce n'est que l'année qui suit le traitement que l'on peut juger de l'amélioration de l'état sanitaire de la colonie. Il est judicieux de noter le numéro des bagues des pigeons atteints pour voir s'ils se sont bien guéris l'année suivante.